New Victoria (l'intégrale, livre 1) - Lia Habel

Intégrale T1 + T2 aux éditions Bragelonne, 2014, 792 pages

New Victoria : une civilisation high-tech obéissant aux codes et aux modes de l'ère victorienne, dont les frontières sont menacées par des rebelles curieusement difficiles à tuer. Bien loin des combats armés, Nora, jeune aristocrate en crinoline, a un destin tout tracé : épouser un membre de la haute société et collectionner les robes de bal. Faire honneur à la mémoire de son père, l'éminent docteur Dearly. Rien, dans sa délicate éducation victorienne, ne l'a préparée à un violent kidnapping, ni à survivre dans le camp d'une faction rebelle. Et pourtant elle devra surmonter ses craintes et ses préjugés pour comprendre la nature du véritable danger qui menace les vivants... comme les morts.

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Ce que j'en ai pensé ?


Le livre me faisait envie depuis des mois. Déjà, rien qu'à la couverture des éditions Castelmore, j'en étais amoureuse. Mais lorsque j'ai vu que les éditions Bragelonne avaient sorti une version intégrale (ci-dessus), comprenant donc les deux tomes de la série, avec une couverture à tomber et des pages aux bords dorés (la grande classe, s'il-vous-plaît !), eh bien je n'ai pas pu résister plus longtemps. Il faut savoir déjà que j'adore l'imaginaire steampunk et l'époque victorienne est de loin l'une de mes préférées dans l'histoire, alors c'était tout bénef.

Pourtant, c'est avec déception que j'entamai ce tome. La plume de l'auteur a beau être agréablement belle, les descriptions durant les cinquante premières pages m'ont parue longues et plates. Certes, il est normal que l'auteur prenne le temps de nous détailler ce monde où se mêle univers victorien et technologies futuristes dont nous ignorons tout, mais l'intrigue était quasiment inexistante, de même que l'action.

Ensuite, tout s’enchaîne. Nora et Pamela, deux meilleures amies faisant leurs études dans une école prestigieuse afin de devenir de parfaites ladies, voient leur monde s'effondrer avec l'apparition d'étranges protagonistes : des zombies qui parlent (oui, oui, de vraies phrases et non des râles repoussants), avec un esprit en état qui ne se résume pas à "manger cerveaux" et un libre arbitre. Nora va très vite faire la connaissance de l'un d'entre eux, un jeune zombi dénommé Bram, et finit par lui accorder sa confiance. Cela peut paraître invraisemblable, mais après quelques pages, on s'y fait et on y prend goût.

Mais le côté "on sort des traditions" ne s'arrête pas là ! Lia Habel semble avoir la ferme intention de rejeter les clichés des zombis dévoreurs de cervelles et vouloir les mettre sur le même piédestal qu'une autre catégorie de morts-vivants bien connus : les vampires. Et ça marche. Bram est... Je l'adore. Beaucoup. Et pourtant c'est un zombi, mais c'est impossible de ne pas l'aimer. Tout dans son comportement nous fait oublier ce qu'il est. Et c'est dérangeant, voire carrément malsain. J'ai encore du mal à me faire une véritable idée de ce à quoi Bram et sa clique ressemble. En effet, avec tous les films de zombis qui existent, il est aisé de s'imaginer des hommes en décomposition, les membres décharnés et l'air hagard. Mais imaginer ce genre de personne avec une personnalité attachante à ce point, c'est dur. Encore plus avec le sarcasme et l'humour de Tom et Chas, zombis eux aussi, mais Dieu comme je les adore !

Quant à la narration, le point de vue change à chaque chapitre. Cela peut peut-être en repousser quelques uns mais pourtant, j'ai trouvé l'idée bonne. Ainsi, l'auteur nous permet d'en savoir plus sur les différents personnages de l'histoire, d'être sur la même longueur d'onde qu'eux et d'avoir une vision plus globale des choses. Si Pamela me paraissait sympathique mais sans plus lorsque je lisais le point de vue de Nora, je peux vous garantir qu'avec les chapitres consacrés à celle-ci, je suis restée bouche-bée. Cette fille est en fait géniale. C'est d'ailleurs l'un des seuls personnages qui nous est décrit en train de se battre, et croyez-moi elle n'a pas froid aux yeux ! Parce que oui, voilà LE point faible de ce premier tome de New Victoria : zéro sensation forte. Aucune vraie scène de combat si ce n'est les techniques d'auto-défense de Pam. Je m'attendais à beaucoup plus, et avec une plume aussi belle j'avais hâte de voir ce que cela pouvait donner, mais l'auteur n'a pas répondu à mes attentes.

Pourtant, même avec ce manque d'action, New Victoria est un page turner incroyable. L'intrigue est bien menée et l'auteur semble ne rien laisser au hasard. Dommage que la fin soit un peu précipitée, ce n'est pas passé loin pour que ce soit un coup de cœur. En conclusion, ce livre reste une révélation que je vous conseille vivement.

Ma note : 8.5 / 10

[...] Bon Dieu ! les gars, je n'arrête pas de la revoir sur ce toit, dans sa jolie robe, en train de tirer sur ces foutus machins. Ce... c'était beau. Je vous jure, tellement beau que la seule explication envisageable doit être l'existence d'un dieu aimant et trop génial. Mes amis, je crois que j'ai découvert la foi.

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